J’avais tout juste vingt ans
Et j’avais tout mon temps
je croyais être libre
Mon père avait des navires
Et je voyais ma vie
Rouler sur l’océan
Mais le vieux Ludwig de Fer
Le héros des deux guerr’s
M’avait choisi pour cible
Il cherchait un successeur
A former avant l’heure
Et en prenant son temps
Le vieux Connétable
Homme impitoyable
M’a taillé les angles à vif
De son tranchant
Pas de place au rêve
C’était gagne ou crève
J’ai appris à être dur
Comme un diamant
Pourtant je rêvais
De partir vers le Nord
De regarder la nuit
En attendant l’aurore
Boréale
Pendant des années
J’ai guetté de mes tours
Les grands vaisseaux
Qu’on aurait cru partis pour
Les étoiles
|
Weissland était libre et nu
Vous n’avez pas connu
Sa misère superbe
Il fallait être à la fois
Plus rude que le froid
Plus cruel que la faim
Un matin vite oublié
Du premier champ de blé
Vint la première gerbe
Je me souviens de ce soir
Où du premier pressoir
Coula le premier vin
|
Sylvia :
Quand j’étais petite fill’
Prés du feu de brindilles,
Je n’avais pas froid,
Je n’avais pas faim
Je me souviens de mon père,
Sa mine était fière
En coupant le pain,
En versant le vin
|
Pourtant j’en rêvais
De partir vers le Nord
De regarder la nuit
En attendant l’aurore
Boréale
Pendant des années
J’ai guetté de mes tours
Les grands vaisseaux
Qu’on aurait cru partis pour
Les étoiles
|
Pour arrêter les murmures
Il fallait être dur
Et ma main était ferme
Pour pouvoir tout reconstruire
Il a fallu détruire
Tout ce qui gênait
Pour vous donner une enfance
J’ai construit les défenses
Qui main’tnant vous enferment
Ce reproche silencieux
Je le lis dans les yeux
De chaque enfant qui naît.
|
Connétable moi j’aimais
Les idéaux de mes
Livres d’enfant cornés
Dont les mots vous gênaient
Vous m’avez volé mes rêves
Et la vie sera brève
Et à chaque printemps
La tristesse renaît
|
|