Chanson du connétable

♫Chanson du Connétable

 

Van Haart: Et toi, Sylvia, as-tu seulement idée de que j’ai sacrifié pour reconstruire mon pays dévasté par la guerre ? Crois-tu que c’est la vie que j’aurais choisie ? Tout vous est possible, à vous, et vous n’en faites rien. Mais nous n’avions rien, nous, à votre âge, et nous avons dû tout refaire.

J’avais tout juste vingt ans 

Et j’avais tout mon temps

je croyais être libre

Mon père avait des navires

Et je voyais ma vie

Rouler sur l’océan

Mais le vieux Ludwig de Fer

Le héros des deux guerr’s

M’avait choisi pour cible

Il cherchait un successeur

A former avant l’heure

Et en prenant son temps

 

Le vieux Connétable

Homme impitoyable

M’a taillé les angles à vif

De son tranchant

Pas de place au rêve

C’était gagne ou crève

J’ai appris à être dur

Comme un diamant

 

Pourtant je rêvais

De partir vers le Nord

De regarder la nuit

En attendant l’aurore

Boréale

Pendant des années

J’ai guetté de mes tours

Les grands vaisseaux

Qu’on aurait cru partis pour

Les étoiles

 

Weissland était libre et nu

Vous n’avez pas connu

Sa misère superbe

Il fallait être à la fois

Plus rude que le froid

Plus cruel que la faim

Un matin vite oublié

Du premier champ de blé

Vint la première gerbe

Je me souviens de ce soir

Où du premier pressoir

Coula le premier vin

 

Sylvia :

 

Quand j’étais petite fill’

Prés du feu de brindilles,

Je n’avais pas froid,

Je n’avais pas faim

 

 

Je me souviens de mon père,

Sa mine était fière

En coupant le pain,

En versant le vin

Pourtant j’en rêvais

De partir vers le Nord

De regarder la nuit

En attendant l’aurore

Boréale

Pendant des années

J’ai guetté de mes tours

Les grands vaisseaux

Qu’on aurait cru partis pour

Les étoiles

 

Tout était à faire

J’ai battu le fer

Weissland était mon amour

Et ma raison

On me haïssait

On m’obéissait

Sans le vouloir j’ai construit

Une prison

 

 

 

 

 

J’ai tourné la page

Du livre d’image et

Il m’a laissé comme un goût

Amer de trahison

 

Pour arrêter les murmures

Il fallait être dur

Et ma main était ferme

Pour pouvoir tout reconstruire

Il a fallu détruire

Tout ce qui gênait

Pour vous donner une enfance

J’ai construit les défenses

Qui main’tnant vous enferment

Ce reproche silencieux

Je le lis dans les yeux

De chaque enfant qui naît.

 

 

Connétable moi j’aimais

Les idéaux de mes

Livres d’enfant cornés

Dont les mots vous gênaient

 

 

Vous m’avez volé mes rêves

Et la vie sera brève

Et à chaque printemps

La tristesse renaît