La
musique, les fleurs, l’autel et les drapeaux…
En une heure, un
éclair – allez, la messe est dite !
Je suis seul à
nouveau, et mon esprit médite,
Mais mon corps sent
encor ce cercueil sur sa peau.
Je ne parlerai plus,
bientôt, comme en personne
A ce père éthéré
que le cancer m’a pris :
Après le deuil du
corps vient celui de l’esprit,
Un nouveau requiem,
un autre glas qui sonne.
Oui, va, l’esprit
est mort – nul Dieu ne le réclame ;
Je n’ai suivi les
rites que pour les vivants ;
Pour eux seuls hier
encor j’ai prié Notre-Dame :
Qu’est-ce alors
qu’il me reste à moi ? Tout ! Âme et corps,
J’ai la sombre
fierté de le porter encore,
J’ai son empreinte
en moi qui me pousse en avant.
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Pour le passé qui murmure
Et nous berce doucement
Pour la chaleur du moment
La présence dans ces murs
Pour le présent du partage
Qui rend l’instant éternel
Et du pronom personnel
« Je » fait « Nous »
et davantage
Pour tout cela qui se donne
Sans demander à personne
D’en dire mot ni raison
Merci à cette ombre douce
Cette voix qui parle à tous
Cette âme dans la maison.
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