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Je suis venu ici poussé par une
envie...
De m’enfuir? Oh non pas - plutôt de
retrouver
Un peu de vrai silence, et laisser
dériver
Librement cet esquif qui me tient lieu
de vie.
Sentir le friselis de ces vents dans mes
toiles
En m’offrant la douceur de n’y résister
point;
Ne pas sortir les cartes, ignorer cap et
point,
Et pour mon plaisir seul regarder les
étoiles.
Ne crains rien, ô ma vie, car je connais
les signes:
Ma main te guidera - mais vers quel
horizon?
Je l’ignore alors même que j’écris ces
lignes....
Je l’ignore, c’est vrai - mais après
tout qu’importe?
Mon regard et ma voix et le vent qui
m’emporte
Iront trouver pour tous un lieu de
guérison.
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Je vois la mer comme on la voit
Le mieux: d’abord
comme une absence,
Une altération
des distances,
Un
frissonnement dans la voix.
Montant par
degrés de la grève,
Encore une fois
cette ligne!
Comme sur la
soie font les signes
Elle a porté le
sens des rêves,
Ecarté un peu
du réel.
Là, je m’assieds,
tournant au ciel
Un regard bleui
par l’instant ;
Et comme
toujours je revis
Fondu dans ce
décor lavis
Pour un grain
de sable de temps.
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