| Entré
    par hasard dans la pièce Où
    tu vieillis, où tu t’affaisses Depuis
    longtemps Sous
    une couche de poussière Et
    recouvert d’un velours vert Ton
    vieux clavier m’appelait J’ai
    chanté doucement la ballade Des
    vieux amants en rade  Des
    vieux cœurs démodés J’avais
    peur de déranger les ombres Posées
    sur ton bois sombre En
    m’asseyant devant et en jouant   Un
    air qui t’entraîne, tendre et fort Réveillant
    tes accords Mais
    à quoi tu rêves quand tu dors Les
    rois du swing sont morts     | Je
    t’ai pensé une scène Dans
    une cave du Cinquième Et
    un saxo Un
    chanteur à la vois traînante La
    cigarette encore fumante Le
    verre posé sur ton dos La
    batterie qui halète et qui claque Et
    se mirant dans ta laque Le
    chapeau de travers L’inconnu
    qui seul savait te plaire Bien
    mieux que je ne peux le faire En
    s’asseyant devant et en jouant   Cet
    air qui t’entraîne...     | Il
    faut bientôt que je te quitte Je
    m’en retourne à l’électrique Et
    loin de toi Je
    te laisse peupler tes songes De
    noires et blanches en doux mensonges Rêver
    en paix ton passé Je
    t’en prie pardonne moi si j’ose Te
    demander quelque chose Le
    droit de revenir J’entrerai
    doucement dans ton rêve Pour
    un instant pour une trêve En
    m’asseyant devant et en jouant   Cet
    air qui t’entraîne...   |