C’était pas le
port de Hambourg
Mais on y était
en partance
Les hommes à la
fin d’une danse
Quittaient les filles
du faubourg
Elles
pleuraient un peu tout bas
En attendant
qu’leur gars revienne
Mais les paumés
qu’il m’en souvienne
C’étaient ceux
qui ne partaient pas
Il fallait
qu’on se dise adieu
Il fallait que
l’on s’en raconte
En sachant bien
au bout du compte
A voir ces
larmes dans ces yeux
Que l’on payait
bien cher le prix
En regrets
amers en mensonges
Et de la mer et
de ses songes
Liberté liberté
chérie
Tu sais que je
perds la mémoire
Comme un gamin
trop vieux
Cmme un
printemps comme la mer
Je ne connais
de cette histoire
Que ce que les
vents ont cru bon
De m’en
raconter un matin
Pourtant tu
sais
Ca a l’air vrai
qu’est-ce que t’en penses
Les souvenirs
de cette enfance
Là
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Où
était-ce ? Je ne sais plus
A Saint-Malo ou Recouvrance
On était
quelque part en France
Je me souviens
qu’il avait plu
La fille avait
un goût d’anis
Le brouillard
lui donnait la fièvre
Faisait
trembler ses chaudes lèvres
Comme un oiseau
tombé du nid
Et je la
serrais contre moi
Comme cet
espars qu’on embrasse
Alors qu’il n’y
avait plus trace
De terre après
quelques mois
Au temps où
l’eau l’air et le ciel
Font de l’âme
une proie facile
Prise de
langueurs imbéciles
Que ne guérira
plus le sel
Mais tu sais je
perds la mémoire
Comme un gamin
trop vieux
Comme un printemps
comme la mer
Je ne connais
de cette histoire
Que ce que les
vents ont cru bon
De m’en
raconter un matin
Pourtant
dis-moi
Est-ce que ça
te dit quelque chose
Ces souvenirs à
l’eau de rose
Là
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Oui c’est une
chanson de port
T’en connais
cent j’en connais mille
Tu changes le
nom de la ville
Mais c’est
toujours le même accord
C’est vrai ces
chansons de marins
C’est toujours
la même rengaine
Je chante
peut-être la mienne
Mais après tout
on n’en sait rien
Je jongle avec
des souvenirs
Avec des éclairs
de mémoire
Qui illuminent
la nuit noire
Où mon histoire
va finir
J’ai beau jouer
les matamores
Et dire que le
soleil brille
Au fond va -
j’ai perdu la fille
Et quelque
chose en moi est mort
Tu sais j’ai
perdu la mémoire
Comme un gamin
trop vieux
Comme un
printemps comme la mer
Je ne connais
de cette histoire
Que ce que les
vents ont cru bon
De m’en
raconter un matin
Pourtant tu
sais
Ce serait bien
que tu me laisses
Le peu
d’illusions qu’il me reste
Là
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C’est vrai ces
chansons de marins
C’est toujours
la même rengaine
Celle-là on
dirait la mienne
Et tant pis si
je n’en sais rien.
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