La femme en qui
je crois m’a donné sa lumière:
Si forte que
parfois je m’y brûle les yeux,
Si douce aussi
que même aux pans mystérieux
De mes ombres elle
sait se rendre familière.
Comme une main
amie qui se fait un foyer
De tout ce
qu’elle touche en vous, ainsi gourmande
Elle se pose en
moi: c’est tout ce que demande
Et ce que veut
la femme aux ailes déployées.
La femme en qui
je vis a des chaleurs de serre,
Et les odeurs
aussi des forêts ses cheveux.
Quand je bois à
sa source il en neige des feux,
Et c’est mon
corps qui crie quand ses deux poings se serrent.
De qui monte la
vague et qui vient s’y noyer,
Qui pousse les
soupirs qui sur nous redescendent
Et font
renaître encor un désir qui transcende?
Est-ce moi ou
la femme aux ailes déployées?
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Elle est venue
de loin la femme en qui j’espère:
Elle a su se
saisir des cadeaux précieux
Réservés par la
vie aux seuls audacieux
Qui osent
pénétrer ses tortueux repaires.
Elle en a pris
les clés et les employées
Pour ouvrir les
prisons où tant se laissent prendre;
De ses lèvres
mi-closes elle me laisse apprendre
Aux secrets de
la femme aux ailes déployées.
ENVOI
Fuyez, mes
vieux démons, ou qui que vous soyez!
D’autres voix
sont en moi et qui se font entendre:
Elles me
rendront fort, elles me feront tendre
A mon amour, la
femme aux ailes déployées.
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